L’étude d’impact sur le marché du travail (EIMT) « est un document qu’un employeur canadien peut devoir obtenir avant d’embaucher un travailleur étranger. » Il s’agit ni plus ni moins que d’un préalable indispensable pour pouvoir demander un permis de travail au Canada. Dans la majeure partie des cas, entendons nous, il est de bon ton de le rappeler, puisqu’il y a des exceptions liées à certains métiers ou programmes (métiers dits « en pénurie » au Québec notamment; ou encore le programme de Mobilité Francophone dans le reste du Canada). Pour vous en convaincre, jetez un œil averti sur les codes de dispense. En gros, pour recruter un travailleur étranger, il faut que ce dernier ne prenne pas la place d’un travailleur canadien pour le poste visé. L’EIMT sera dès lors favorable et le feu vert donné au recrutement d’un travailleur étranger.
De prime abord on pourrait avoir peur de cela, en se disant que cette épreuve redoutée mène immanquablement au refus, et donc à l’annihilation de toute chance de venir travailler au pays à la feuille d’érable. On se dit que finalement, on n’est pas le seul à savoir faire son métier. Dans un sens c’est justifié, puisque l’étude à proprement parler doit déterminer que l’embauche du travailleur étranger aura un effet positif, ou neutre, sur le marché du travail canadien. Mais également mettre en lumière qu’il n’y a aucun canadien qualifié pour le poste en question, et que le travailleur étranger aura un salaire et des avantages conformes aux normes fédérales et provinciales. Il n’est donc pas question non plus de casser le marché en payant une main d’œuvre, des travailleurs, très en deçà de ce qu’un canadien toucherait. Dans les faits, on est toujours dans la limite basse, jamais la haute. Ça fait beaucoup, et en même temps ce n’est pas bien de vouloir piquer le boulot des autres! Enfin il paraît.
Avant d’expliciter tout le processus, vous pouvez d’ores et déjà souffler en vous disant que, comme pour la plupart des choses en ce bas monde, des petits malins on déjà flairer l’astuce et tordu la procédure à leur avantage. De la triche? Disons plutôt qu’il s’agit là d’optimisation, où comment piper les dés d’une EIMT… Enfin Houston, ce n’est pas fair-play! Bah non. Mais, revenons en à nos moutons.
Du coup, le programme des travailleurs étrangers temporaires requiert des employeurs qui veulent embaucher des étrangers, qu’ils obtiennent une EIMT favorable. Ils n’utilisent idéalement le programme qu’en dernier recours afin de répondre aux besoins immédiats, lorsque des canadiens qualifiés ou résidents permanents ne sont pas disponibles, et à s’assurer que les canadiens sont les premiers à qui le poste disponible est offert. On pourrait réduire tout ça a une question de publicité, même si dans les faits c’est peut-être un peu différent. On vise les emplois proposés via certaines sources ou médias directement au candidat potentiel… du démarchage de personnes déjà en poste ailleurs quoi, comme de coutume aujourd’hui.
Toutefois certains emplois d’après le Code de la Classification Nationale des Professions sont d’office exclus. Il s’agit de ceux entrant dans la catégorie C. En effet, une offre d’emploi appuyée par une EIMT doit rencontrer certaines spécifications, et les voici :
- Pour les travailleurs qualifiés:
- Être d’une durée d’au moins un an, non saisonnière et à temps plein.
- Être dans la catégorie des occupations de compétence O (postes de gestion) ou de niveau de compétence A (emplois professionnels) ou B (emplois techniques et spécialisés).
- Pour les travailleurs de métiers spécialisés:
- Être d’une durée d’au moins un an de travail à temps plein.
- Être dans l’une des professions admissibles sous la CNP dans la catégorie de niveau de compétence B.
- Offrir un salaire et des conditions de travail comparables à ceux offerts aux Canadiens exerçant la même profession.
- Pour la catégorie de l’expérience canadienne:
- Être d’une durée d’au moins un an, non saisonnière et à temps plein.
- Être pour une profession sous la CNP du genre de compétence type 0, A ou B.
Attention, notez que ce n’est pas l’intitulé d’un poste qui le fait automatiquement relever d’une catégorie ou d’une autre. Non. Il s’agit en réalité des tâches à exercer, des fonctions qui sont réellement mises en jeu. On parle de compétences, on insistera aussi et surtout sur l’activité, les réalisations. C’est bien ceci qu’il faudra mettre en avant (on a déjà vu des requalifications de C à B).
L’employeur doit prouver qu’il a accompli des efforts suffisants pour recruter ou embaucher des citoyens canadiens ou des résidents permanents, notamment:
- affichage de l’offre d’emploi sur plusieurs médias à grande échelle (3 minimum),
- participation à des salons de l’emploi,
- un peu tout et n’importe quoi, pourvu qu’il prouve qu’il a fait les efforts suffisants…
Toutefois, Emploi et Développement Social Canada (EDSC) dresse une liste exhaustive d’exceptions aux exigences en matière de recrutement.
Notons également qu’au Québec, la demande d’EIMT doit être couplée à une demande de certificat d’acceptation du Québec (CAQ) avant que le travailleur ne demande le permis de travail.
Source: CIC.
Crédits photo: (1) postman85; (2) Europe Direct.
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Elina
19 novembre 2018 at 22:38
Merci de nous permettre d’y voir un peu plus clair.
Sidonie
27 juillet 2019 at 23:06
Exact, bel effort