Lorsqu’on s’expatrie temporairement ou définitivement, pour pouvoir bénéficier des soins de santé dans notre pays d’accueil, il en va notamment du programme EIC, il est nécessaire, voire obligatoire, de souscrire à une assurance santé. Si l’on est déjà installé, on peut également être pris en charge par le régime de sécurité sociale locale. Jusque là, aucun souci. En revanche, dans la mesure où vous n’êtes plus couvert en France, il y a tout lieu de penser, à raison, que vous ne serez plus couvert pour les frais médicaux réalisés un fois rentré en visite au bercail.
La loi oblige en effet les citoyens français à rendre leur carte vitale avant le grand départ. Beaucoup d’expatriés ne le savent pas, mais comme pour tout changement de situation, vous avez l’obligation de déclarer à la Sécurité sociale votre départ de France. Vous devez également restituer votre carte Vitale à votre caisse d’Assurance maladie.
Ainsi, si vous avez omis de déclarer que vous êtes expatrié et utilisez votre carte Vitale pendant vos séjours ponctuels en France, il se peut que vos soins soient pris en charge par erreur, mais dès que la Sécurité sociale aura été informée de votre changement de situation, il vous faudra rembourser les trop-perçus de prestations.
Deux hypothèses sont envisageables. D’abord, que faire si une fois de retour en vacances ou pour visiter votre famille, vous tombez malade en France, ou si vous y aviez une opération de programmée? Ensuite, qu’en est-il si vous préférez simplement vous faire soigner dans l’Hexagone (peu importe la raison d’ailleurs)?
La Caisse des Français de l’Étranger (CFE) a mis en place le service FrancExpat santé. Il s’agit tout bonnement d’une offre qui permet à celles et ceux qui y souscrivent de rester couverts par la sécurité sociale française pour tous leurs soins réalisés en France. Cette couverture concerne: la maladie, la maternité et l’hospitalisation (avec d’autres produits: accident du travail, retraite, mais là n’est pas le sujet). C’est un produit avec une cotisation par tranche d’âge pour une personne seule, ou en famille. Côté remboursement, on applique alors les mêmes règles que celles de la sécurité sociale française.
Qui peut adhérer ?
Pour faire simple, il s’agit de tous les expatriés français, quel que soit leur pays de résidence, donc le Canada, et la situation sur place, ou encore leur âge. Il faut cependant avoir plus de 18 ans et n’avoir jamais été préalablement radié de la CFE pour fraude. D’ailleurs, si vous avez déjà adhéré à la CFE, il est tout à fait possible de modifier votre offre.
L’adhésion se fait sans questionnaire médical.
Pour FrancExpat Santé Famille : le conjoint, concubin, pacsé et les enfants jusqu’à 20 ans.
Bonne nouvelle pour les ressortissants de l’Espace économique européen (EEE), mais aussi les Suisses, lorsque vous résidez hors de votre pays d’origine et que vous avez cotisé au système de protection sociale français pendant au moins 5 ans, alors vous êtes éligibles.
Le délai de carence.
Sachez d’abord que dans le droit de la sécurité sociale, le « délai de carence » est la période de temps qui court entre le jour de la constatation de la maladie et le jour à compter duquel les indemnités journalières sont payées par l’organisme de sécurité sociale, ou comme ici la CFE. En gros, ne tombez pas malade ou ne vous faites pas hospitaliser pendant ce délai, vous ne serez remboursé de rien, mais peut-être qu’on vous souhaitera un « prompt rétablissement », c’est déjà ça.
Si vous êtes parti de France ou d’Europe, ou que vous êtes en fin de détachement depuis moins de trois mois, vous serez pris en charge dans l’immédiat.
Pour ceux partis depuis plus de trois mois, le délai de carence varie en fonction de l’âge et de la date d’adhésion. En l’occurrence, vous bénéficierez de droits immédiats si vous avez moins de 30 ans. Pour ceux ayant entre 30 et 45 ans, le délai de carence est de 3 mois et de 6 mois pour ceux ayant plus de 45 ans. Voilà, vous pouvez crever les vieux, ou vous ruiner pour survivre. Même dans un monde cynique on trouverait ça injuste et dégueulasse. Ça l’est.
Pourquoi adhérer au juste?
Conserver la possibilité de se faire soigner en France, comme si on n’était pas parti. La base.
Et puis, n’en déplaise, mais le système de santé québécois notamment n’est pas au top. Sans langue de bois, nous dirions même que c’est de la marde, ni plus ni moins et qu’en plus ça coûte une blinde. Du coup, lorsqu’au Canada vous parlez à un français de tourisme médical, pardon, mais permettez-nous un peu de nous marrer. Les exemples d’expatriés qui, lors de séjours en France, reviennent bénéficier de l’excellence du système de santé français, vous pouvez dire ce que vous voulez, mais à notre humble avis c’est amplement justifié et les exemples sont innombrables. Et on parle en connaissance de cause.
Il y a donc la qualité de soins, le fait d’être proche des siens également, ça peut conditionner l’aspect psychologique des choses, ce qui n’est pas forcément négligeable.
On peut également avoir envie de consulter le même médecin qui nous suit depuis de nombreuses années, en tout cas avant de s’expatrier. On a tous un médecin de famille qui nous connaît sur le bout des ongles. Parce que trouver un médecin de famille au Canada n’est pas aisé, on le sait tous. D’ailleurs on n’a pas vraiment eu la preuve qu’ils existent, au Québec en tout cas.
Source et Crédits photo: Francexpat Santé.
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