Acheter des devises étrangères a quelque chose d’intrinsèquement malsain. S’il ne s’agit pas de créer de bulle spéculative lorsque vous partez en voyage, du jour au lendemain vous pouvez vous retrouver avec plus ou moins d’argent, pour la même somme de départ. Moi, ça me fout les boules. Puisqu’une monnaie n’en vaut pas une autre la vraie question du change de nos devises se résume à ça : combien vais-je perdre ? Oui parce qu’au final, à l’instant T vous perdez toujours un peu : c’est la petite histoire du taux de change et de la commission qui va avec.
L’emmerdant dans tout ça, c’est qu’au Canada on paye en dollars canadiens. Première info. Donc on n’y coupe pas. Il va falloir troquer vos ponts et autres éléments architecturaux contre d’illustres inconnus (que vous apprendrez à connaître) et « Oh quelle horreur ! » des coupures de 20 qui vous feront croire que vous vous êtes planté de destination. Mais non, vous n’êtes pas en Angleterre et vous venez bien de traverser l’Atlantique (je ne m’y ferai jamais).
Prendre des devises canadiennes avant de partir.
C’est toujours bien d’avoir quelques devises locales en arrivant sur soi, mais ça n’est absolument pas une obligation. Voilà comment cela se passe: d’une banque à l’autre, le taux de change varie. Ne croyez pas que, plus le taux de change est avantageux, plus la banque est sympa. Faut pas pousser. Pour acheter des dollars canadiens, il faut s’y prendre un peu à l’avance.
Ce que vous ne savez pas toujours avant d’opérer une telle démarche, c’est que votre banque vous vend les devises étrangères très en deçà de leur cours réel par rapport à l’euro. En fait, la différence est impressionnante.
Un exemple chez le Crédit Mutuel: dans votre compte-client les taux de change sont affichés ou disponibles en quelques clics. Pour obtenir 500$ CAD, vous paierez 45€ à 50€ de plus que si vous les aviez au cours réel. Ça représente 9 à 10% qui vont dans la poche de votre banque, sans même une accolade amicale ou une petite bise du bout des lèvres.
D’autres établissements bancaires sont moins transparents. A la Caisse d’épargne notamment, vous ne trouverez nulle part ce type d’information, pas même sur votre compte en ligne personnel. Non, nulle part. Lors de votre demande, celle-ci est enregistrée, traitée, sans autre formalisme. Vous avancez à tâtons, les yeux bandés puisque vous leur faites confiance. Le récépissé, quand vous récupérez vos billets, n’est pas plus loquace : vous ne verrez que le cours auquel les dollars vous ont été vendus, sans que soit mis en balance le cours réel de cette devise, ni la date prise en compte pour vous appliquer le cours de change.
Je vous rappelle simplement le slogan de cet établissement : « Caisse d’épargne. La banque, nouvelle définition. » Moi qui cherchais un synonyme de crapule, j’avais trouvé malhonnête et puis j’avais oublié sa nouvelle définition… Parfois, on est distrait. Pensez aux sites en lignes, ils sont beaucoup plus concurrentiels que les banques, mais lisez les commentaires des utilisateurs avant. On ne sait jamais !
Partir les poches remplies d’euros.
Se balader avec beaucoup d’argent liquide sur soi, c’est toujours un peu kamikaze. Si vous avez vu le film Midnight Run, vous penserez probablement que des solutions existent, et c’est vrai, le coup de la ceinture est tellement évident qu’on n’y avait même pas pensé (sous les vêtement, vos billets et votre passeport seront bien au chaud, un indispensable du voyageur cette travel money belt).
L’astuce, c’est de passer à votre banque avant de partir, non pour commander des devises étrangères, mais bien pour retirer des euros. Ceux-ci, vous avez bien l’intention de les convertir en dollars canadiens, mais seulement au Canada. Rappelez-vous seulement les plafonds de dépenses liés à votre carte bleue, donc, anticipez.
Pourquoi ? Tout simplement pour réduire au maximum les commissions liées à cet échange de devises. En réalité, il vaut toujours mieux transformer vos euros, non dans une banque, mais dans un bureau de change que vous trouverez dans n’importe quelle grande ville. Méfiez vous des gares ou des aéroports, les taux ne sont pas très avantageux.
Voilà, pas de frais fixes comme pour les retraits en CB, et un pourcentage allégé de commissions.
Rappelez-vous également que vous avez droit de venir au Canada avec jusqu’à l’équivalent de 10000$ cash. Sans aller aussi loin, vous avez une sacrée marge.
MàJ: Avec une néo-banque, vous n’aurez pas de frais bancaires liés aux paiements dans une devise autre que la vôtre! De quoi vous faciliter la vie, comme c’est notre cas avec l’une d’entre elles, la N26, faites votre choix.
Crédits photo:PublicDomainPictures.
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Logg
24 juin 2013 at 13:07
Bonjour! Juste une petite précision, une autre alternative existe (bien que pour être honnête, je ne saurais dire s’il y a anguille sous roche avec ce système) avec les chèques travellers à échanger directement sur place au cours réel dans le pays, bien évidemment… 😉
A+!
berraud
7 juin 2014 at 07:48
pour info on ne peut plus acheter de travellers chèque en France ! c’était trop beau depuis l’an dernier
Houston MacDougal
7 juin 2014 at 10:53
La société éditrice, American Express, a mis effectivement fin à la vente en France des Travellers. Mais techniquement, on peut encore s’en procurer notamment ceux des autres. En revanche on peut dire que ce moyen de paiement est voué à disparaître très prochainement, supplanté par les cartes bancaires internationales.
Houston MacDougal
24 juin 2013 at 14:47
Effectivement mon cher Logg! En fait, les Traveller’s correspondent à une valeur en devise, ici nous dirions des dollars canadiens (CAD), et sont échangeables n’importe quand. Donc, peu importe le cours de la monnaie, seule leur valeur compte. Par contre ils s’achètent, et leur prix d’achat quant à lui réserve quelques surprises… Nous l’évoquions déjà ici: les travellers chèques et du coup, oui, nous pouvons dire qu’il y a bel et bien anguille sous roche 😉
Logg
26 juin 2013 at 05:47
Evidemment, quel que soit le système, les banques ne sont décidément pas philanthrope.. Toutefois, vivant désormais à l’étranger, je me suis rendu compte que dans certains cas, il pouvait être intéressant de retirer de l’argent à l’étranger via sa carte bancaire du pays d’origine.
Alors, plusieurs points négatifs : on ne coupe pas au fameux taux de change du moment T, les banques se servent au passage et surtout, selon le pays, il faut quand même que sa carte soit validé comme étant utilisable à l’étranger.
Pourtant, cette solution reste acceptable à condition d’avoir une carte « gold » (et pas forcément besoin d’avoir un gros capital..). Alors selon l’établissement bancaire, il en coutera entre 10 et 20 euros par mois mais cela va avoir des gros avantages lorsqu’il s’agira de retirer à l’étranger : plafond assez large pour éviter de se retrouver dans la situation ou on ne peut retirer que 100 balles max / semaine (dont tu parles dans un post) ; assurance élargie et surtout plafonnement des commissions prises par la banque.
Alors, il ne faut pas s’attendre à des miracles non plus et il faudra souvent négocier avec la banque au moment de la souscription de la gold. Souvent, à mon sens, la bonne solution consistera à cumuler la solution que tu exposes avec le cash et se laisser des possibilités via une carte internationale.
En tout cas, c’est vraiment vraiment toujours un plaisir de te lire!!!
ROBERT
1 août 2014 at 16:23
Bonjour,
Nous partons en octobre pour dix jours au Canada en voyage organisé et je suis bien contente d’être tombée sur votre site. Nous nous posions effectivement la question d’acheter avant ou sur place. Donc nous ferons comme au Pérou, maximum d’euros et change sur place au fur et à mesure de nos besoins.
Merci pour vos infos
Grimm
24 février 2015 at 04:05
Merci des infos et conseils, c’est qu’avec les devises étrangères on ne sait jamais trop comment faire.
Juliette
29 octobre 2015 at 17:38
Thanks pour toutes ces informations, ça correspond bien à l’idée que je me faisais, et puis tant qu’à faire, autant revenir avec le minimum de devises étrangères et sur place changer en fonction de mes besoins. Merci 🙂
Fox Mulder
14 janvier 2017 at 13:36
C’est exactement ce que j’ai dit à Scully, mais la madame est sceptique. Une fois sur place par contre elle a révisé son jugement, les informations étaient bien les bonnes.
Houston MacDougal
14 janvier 2017 at 17:08
Très bon ça !
Bachir
17 avril 2018 at 15:18
Au poil!
Sheila
16 mai 2018 at 23:51
Très bon article, je fais toujours ça lorsque je vais à l’étranger hors zone euro, merci ça confirme ce que j’imaginais 😉
Morisson
17 janvier 2019 at 10:23
Pareil c’est bien vu tout ça
josé
3 août 2020 at 04:44
bon article, bonnes infos.