Les esprits chagrins diront que tout ceci n’est pas propre au Canada, mais aux hivers de manière générale. Le froid tout ça, c’est un peu comme un lieu commun… C’est pas faux. D’un autre côté l’hiver en Australie est un poil plus clément que ce qui se passe au-delà de 45 degrés Nord. Donc bon, c’est un parti pris assumé.
Pendant 4 à 6 mois, il faudra s’attendre à:
1. Se geler les miches.
Oui bon, j’enfonce une porte ouverte. En revanche, c’est ici qu’on apprend l’effet Kiss Cool des bulletins météorologiques: on a toujours deux températures, et celle qui compte croyez-moi, c’est la température ressentie. Au départ on n’y prête pas vraiment attention, un -20 qui fait du -30, ça nous paraît plutôt abstrait jusqu’à ce qu’on pointe le bout du nez dehors. C’est à ce moment-là aussi qu’on découvre Météo Média et ses applications. On se met à parler du temps qu’il fait, et du temps qu’il fera. Et on se surprendrait à les consulter matin, midi et soir, ces foutues températures.
2. Se faire piéger par la sloche.
Aaahh la sloche! Cet agrégat de neige fondue, d’eau stagnante et de saletés noirâtres qui peut être recouvert d’une mince pellicule de neige quand la chance n’est plus là. Plouf! « Hmm? C’était quoi ça? » Une erreur de jugement et voilà: on y dérape, on s’y noie, on s’y dégueulasse le falzar. La sloche prend ses quartiers partout en ville, au bord des trottoirs essentiellement, d’où une certaine vigilance à adopter lors de chaque passage de bus: c’est un danger potentiel si vous n’avez pas d’affaires de rechange. Bon à savoir.
3. Des crevaisons à répétition (©Lucette, tous droits réservés).
Il faut posséder une bagnole me direz-vous. Certes, mais ça marche avec tout type de véhicule utilisant des roues, et ils sont nombreux. Alors pourquoi crever particulièrement en hiver? Je répondrai tout simplement par « nid de poule », gravier pour l’adhérence, mais j’aurais pu dire « chaussée merdique ». Il n’y a pas vraiment de responsable (sauf au Québec*, et on les connaît), si ce n’est la fluctuation des températures: redoux, gel, neige et j’en passe. Chaque année c’est la même, et on a beau refaire les routes, chaque année c’est la même. C’est du comique de répétition qui fait rire jaune, ou pas rire du tout. Je sais.
4. Se manger la mouille.
De l’eau, du froid, un drame. La combinaison est imparable, inéluctable et surtout très emmerdante lorsque derrière vous ricanent deux ados boutonneux, après que vous vous soyez pris en belle gaufre. Au Canada les trottoirs des villes sont gérés au mieux pour que ce genre de désagrément n’arrive pas. Déblaiement de la neige, gravier, chlorure de calcium, tout y passe et limite la casse. Mais bon, même avec de la témérité au niveau zéro et un capital prudence au maximum…
5. S’habiller en ours.
On a rarement l’occasion d’être sexy en hiver, et tous les genres sont concernés. Alors c’est vrai, les minettes font globalement plus d’effort, mais elles ne sont pas folles les guêpes: si pour séduire il faut choper une pneumonie, toi mon gars, tu peux toujours crever avant d’avoir vu un décolleté. C’est le tarif de base appliqué sans discrimination aucune, plus il y a de couches, moins on a froid. Allez, enfile ton blaze et regarde-toi dans une glace. Maintenant dis-moi à quel animal tu ressembles.
Du coup, que se passe-t-il le deuxième hiver? On se tire vite fait dans le Sud, c’est tout.
*Passez la frontière de la Province, en Ontario, subitement tout est nickel au niveau route… on dit ça…
Dans la mini-série des Top 5 du premier hiver canadien, ne manquez pas:
Crédits photo: Nemo, Lucette.
Lucette
8 avril 2013 at 02:40
Le seul avantage des crevaisons, c’est de devenir petit à petit une vraie pro pour les réparer! Mon dernier chrono: 10 minutes! Qui dit mieux? 😉
Doudoune
1 décembre 2015 at 11:20
Effectivement Lucette, on a tout à apprendre de ces désagréments, pour ma part, j’ai pu investir dans des pneus qui me permettent de rouler plusieurs dizaines de kilomètres malgré une crevaison. Au moins, je peux faire mes réparations au chaud dans le garage 😉
Et il faut dire que le froid fait presque partie du décor au Quebec !
Sabrina
17 mars 2019 at 03:38
Ce qui est chiant aussi c’est que l’hiver est trop long!
Houston MacDougal
17 mars 2019 at 08:30
Oui, mais on s’y fait 😉