La question du pourboire au Canada.

money

La brève histoire du pourliche.

Le patron d’une gargote outre-Manche eut cette idée lumineuse, au XVIème siècle, de mettre sur son comptoir un pot sur lequel était écrit : « To Insure Promptness » c’est-à-dire « pour assurer la rapidité ». Il s’agissait, pour les clients pressés, d’y introduire quelques menues monnaies pour être servi plus vite. On ne garda que les initiales de la formule pour désigner le terme de pourboire dans la langue shakespearienne : tip.

Je n’aime pas cette histoire. Pendant ce temps-là, le miséreux attend toujours qu’on veuille bien lui remplir sa gamelle.

Dans le même temps, en France, « verser un pot de vin » signifiait simplement « donner un pourboire », une somme permettant de se payer à boire. Dans notre culture, le fait d’offrir un verre à une personne a toujours signifié qu’on lui accordait une place privilégiée. Le pot-de-vin a changé de sens aujourd’hui, pas le pourboire, alors bois donc à ma santé !

Voilà qui est déjà beaucoup mieux. Il s’agit d’une gratification pour remercier une personne de la qualité d’un service rendu.

Le pourboire canadien en général et québécois en particulier.

Dans tout le Canada, aucune loi n’existe visant à rendre le pourboire obligatoire. En donner ou non reste à la discrétion du client. Toutefois, si cet usage n’est pas répandu de façon automatique en France, sachez que de l’autre côté de l’Atlantique l’étiquette veut que l’on observe scrupuleusement cette pratique, sous peine une fois de plus, d’être taxé de snob arrogant bref, de maudit français.

Mais cela s’explique. Au Québec par exemple, dans certaines professions de services, les employés peuvent légalement être rémunérés en dessous du minimum légal. On considère qu’ils complèteront leur salaire avec les tips. Sachez qu’un serveur est imposé à hauteur de 8% de ses ventes (nourriture et boissons). Il est tenu de les déclarer à son employeur pour chaque période de paie. Et ce montant ne pourra jamais être inférieur à 8 % de son volume des ventes avant taxes (hors vente à emporter et livraisons). Donc, si d’aventure l’employé fait une très mauvaise semaine et se retrouve avec moins de 8 % de pourboire dans ses poches, l’employeur doit compenser la différence. Si en revanche les pourboires sont supérieurs à cette limite de 8 %, ils doivent être déclarés en totalité.

Maintenant que vous en savez plus, ne faites pas preuve d’ingratitude.

Combien pour un pourboire et à qui? Des suggestions.

  • 15% avant taxes au restaurant. Si le service est exceptionnel, donnez 20% avec un beau sourire. Attention, si la bouffe a été exécrable, ne punissez pas le serveur, il n’y est pour rien. Contentez-vous de retourner l’assiette et n’oubliez pas son pourboire à la fin. En revanche, s’il ne met aucune bonne volonté dans son service, s’il est odieux ou que sais-je encore, à défaut d’un doigt d’honneur offrez-lui le cent vengeur : un sou noir sur la table, il devrait vite comprendre. Seul problème, les cents ont disparu depuis début 2013, mais si vous en avez un américain qui traine, ça fait l’affaire.
  • En revanche, dans un restaurant de type buffet ou autres, où vous vous servez vous-même, le pourboire suggéré équivaut à 10% avant taxes. Vous vous servez, mais on vous débarrasse !
  • Dans les chaines de restauration type fast-food, pas de pourboire.
  • Livreur de restaurant : 10% de la facture avant taxes.
  • Coiffeur, taxi, livreur, barman : entre 10 et 15%. Certains préfèrent 1 ou 2$ par course pour le taxi, d’autres ne donnent rien sauf s’il a porté vos bagages et ouvert votre porte. De même 1 ou 2$ par verre dans un bar si vous ne faites pas de commande fleuve.
  • Pompiste : normalement c’est inclus dans le prix du carburant, mais bon, 1 ou 2$ surtout s’il se les gèle en hiver et qu’il remplit le lave-glace ou qu’il nettoie vos vitres.
  • Préposé au stationnement : 2$.
  • Camelots : à votre discrétion, mais sachez qu’ils se lèvent tôt pour vous livrer avant 7h !
  • Guide touristique : 10$ par personne s’il a été bon.
  • Esthéticienne, manucure, emballeur, ouvreur au théâtre : rien.
  • Préposé au vestiaire : facultatif.

Le pourboire n’est donc point chose aisée, vous l’aurez compris. À qui doit-on donner et combien ? Quoiqu’il arrive, vous restez libre de le faire ou non. Comme le dit Calamity : « moi, j’y vais au pif ! » Vous entendrez très probablement différents sons de cloche, mais c’est normal, personne n’est vraiment d’accord sur le sujet. J’avoue rester dubitatif pour le taxi.

Crédits photo: PublicDomainPictures.

pourboire

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9 Commentaires

  1. Anaïs

    23 mars 2015 at 09:24

    On ne sait jamais trop sur quel pied danser au début et puis, on s’y fait.

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    • Diego

      27 novembre 2016 at 13:40

      J’arriverai jamais à m’y faire, heureusement qu’il y a des appli et des tas de combines pour calculer pour nous 🙂

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      • Benoît

        11 janvier 2017 at 11:56

        Je trouve ça presque trop institutionnalisé dans le sens où le service n’est pas toujours bon et qu’on passe pour un malotru si on ne laisse rien ou peu. Bah oui, mais quand le service est mauvais!!!

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  2. Leslie

    2 août 2018 at 13:20

    C’est pas simple d’avoir le réflexe au début, après on s’y fait!

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    • Houston MacDougal

      3 août 2018 at 09:06

      Effectivement, c’est comme pour tout, ça devient une question d’habitude!

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      • Grincheux

        31 août 2018 at 14:16

        C’est quand même penible

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  3. Cindy

    28 juillet 2019 at 19:41

    Pas toujours lisible cette histoire de tips, mais à la longue on s’y fait

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    • Gretz

      28 septembre 2019 at 04:38

      Voilà, c’est juste de prendre un temps d’adaptation la clé

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  4. stony

    23 avril 2022 at 06:45

    grosse galère à se rappeler qu’il faut bien l’avoir en tête quand on va au resto.
    la tronche du serveur la première fois que j’ai oublié…

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