5 lieux insolites au Nouveau-Brunswick.

nouveau brunswick

Seule province canadienne à être officiellement bilingue, le Nouveau-Brunswick renferme bien d’autres singularités. C’est donc un terrain de jeu d’un peu plus de 70.000 km² qui vous attend pour découvrir notre sélection de 5 endroits insolites. Ils sont accessibles (on pose un regard complice sur notre série consacrée au Nunavut) et on vous aide un peu. Voire même beaucoup. Vous n’avez désormais plus d’excuses pour vous y rendre et si vous êtes perdu, le chiac est encore un bon moyen de se faire comprendre. Allez-y, c’est par là.

1. Le pont de Hartland.

pont hartland

À première vue, on dirait le pont dans Beetlejuice, mais en réalité c’est un peu plus que ça, beaucoup plus même. Il s’agit en effet du plus long pont couvert au monde (390m). C’est bien simple, on se croirait dans un tunnel. L’histoire veut qu’après la destruction de deux des ses travées dans les années 20, on le couvrit finalement plus de vingt ans après sa construction initiale. Pudibonderie ambiante et sermons moralisateurs s’élevèrent contre ce qu’on imagina comme le couloir de la débauche. Hé oui, plutôt que d’aller faire des cochoncetés c’est-à-dire échanger un baiser du bout des lèvres à l’abri des regards indiscrets, dans la paille des granges, une maison vide ou au détour d’une ruelle désertée, rien ne vaut mieux l’atmosphère lugubre d’un pont couvert. Il paraît même que certains entraînaient leurs chevaux à stopper la carriole au milieu lorsqu’ils étaient en galante compagnie. C’est fourbe. Le pont de Hartland est un lieu historique national, on sait maintenant pourquoi.

Faire le coup de la panne: au-dessus du Fleuve Saint-Jean, entre Hartland et Somerville, dans le comté de Carleton.

2. La station de quarantaine de l’Île Partridge.

quarantaine

Près d’un siècle avant la célèbre Ellis Island au large de New York, l’île Partridge devient un lieu de quarantaine au début du XIXème, après avoir été un avant-poste militaire en vertu de la charte royale de Saint-Jean de 1785. Plusieurs vagues d’immigrations se sont succédé, issues des guerres napoléoniennes à la Grande famine irlandaise (qui lui donna son surnom et une grande croix celtique: l’île d’émeraude du Canada, les européens débarquaient en nombre sur cette petite île jusqu’en 1941. Il s’agissait, ici, « de protéger les canadiens des maladies contagieuses apportées par les bateaux qui arrivaient. On soignait les immigrants et les membres d’équipage malades. On y trouvait aussi des installations de purification pour les passagers sains à bord. » Cette purification, entre autres, passait par les douches à kérosène qui étaient obligatoires, suivies de douches d’eau chaude et de nettoyage à la vapeur de tous les vêtements.  Si vous aviez été en contact avec un malade, vous ne posiez pas le pied sur le continent. Ces mesures n’ont toutefois pas empêché le choléra de ravager la ville voisine.

Où est-elle: à 1 km du rivage, en face de la ville de Saint-Jean.

3. Le plus grand homard du monde à Shédiac.

homard

Voilà comment faire de quelque chose de bien kitsch l’un des plus hauts lieux touristiques du Nouveau-Brunswick. À l’initiative du club Rotary local, ce géant de béton a vu le jour en 1989, et symbolise toute l’industrie de la pêche du homard où Shediac serait sa capitale, ni plus ni moins. Il fallait bien une telle statue plutôt que d’investir dans les services liés à la communauté, une piscine, la réfection d’une école où les idées sont légion. Mais enfin Houston, le crustacé rameute le monde, c’est fou c’est inouï, et fait vivre le tourisme à Shédiac! Pas faux, ils sont entre 300.000 et 500.000 à venir s’y prendre en photo. Mais rappelons d’ailleurs qu’à l’époque, pas mal de réticents s’étaient prononcés contre le projet, mais aujourd’hui ils sont heureux d’avoir ce gros homard. Le plus grand du monde, on vous dit! 5 mètres de haut sur un carré du 11, et 90 tonnes de hors-d’oeuvre, une belle bête.

Pince-mi, pince-moi, juste sur Main Street à Shediac, à l’embouchure de la Rivière Scoudouc.

4. Le mascaret de la rivière Petitcodiac.

mascaret

L’originalité de la rivière Petitcodiac, c’est non seulement qu’elle est le lieu d’un phénomène assez singulier, un mascaret remonte son lit deux fois par jour; mais aussi parce que ce dernier se trouve être l’un des plus hauts du monde. Pour se révéler plus précis, disons que « la marée et les hautes eaux de la baie de Fundy forcent l’eau de la rivière à se retourner sur elle-même, devenant ainsi une onde qui se déplace contre le courant. » Son amplitude a pu varier au fil du temps. Allant jusqu’à deux mètres et une vitesse de 13km/h avant la construction d’un pont-jetée (ou pont-chaussée) en 1968, il s’est réduit à quelques centimètres après la réalisation ce dernier ouvrage (qui a aussi causé de lourds ravages environnementaux). Depuis 2010 et l’ouverture des vannes, c’est tout le mascaret qui se trouve restauré, faisant de Moncton et plus globalement de la rivière Petitcodiac une nouvelle destination de surf très prisée.

Pour trouver la rivière « qui se courbe comme un arc« , le plus simple est encore de se rendre à Moncton.

5. La plus grande hache au monde à Nackawic.

nackawic

C’est en 1991 que fut érigée la plus grande hache au monde à Nackawic. Ce geste fort, comme l’artefact planté là par un Dieu courroucé, venait rendre hommage à cette jeune bourgade fraîchement nommée capitale forestière du Canada. Symbolisant l’importance de l’industrie forestière passée, présente et future pour la ville, l’outil d’un chrome rutilant s’élève fièrement à 15 mètres de haut pour un poids total de 55 tonnes. Rien que ça. Et pour parfaire absolument cette étrangeté au regard du profane, une capsule de temps a été intégrée pour les générations suffisamment curieuses qui se risqueraient à trouver pareille relique à l’intérieur d’une hache géante. Quant à la souche de béton, on y donne spectacle et autres représentations. Un vrai décor de théâtre.

Se tailler quelques allumettes: se rendre au 152 Otis Drive, à Nackawic.

Bonus: Hopewell Rocks.

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On ne pouvait pas ignorer Hopewell Rocks, ce magnifique site naturel de la Baie de Fundy, lieu des plus hautes marées au monde. Les rochers (en pots de fleurs, à cause de la végétation à leur sommet) ont été sculptés et rongés par l’érosion pendant des milliers d’années et le sont encore aujourd’hui puisqu’au même endroit, vous pouvez marcher sur ce qui représente le fond de l’océan à une certaine heure, ou naviguer en kayak 15 mètres plus haut à une autre.

Pour s’y rendre: 131 Discovery Road, Hopewell Cape.

Crédits photo: (1) Parc National Kouchibouguac; (2)  mapio; (3) madmack66; (4) Dennis Jarvis; (5) Charles LeGresley; (6) two wheel travelling; (7) squareshooter.

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7 Commentaires

  1. Jean

    20 mai 2018 at 13:06

    Le mascaret, faut du niveau en surf!!

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    • Rob

      12 novembre 2019 at 13:21

      faut une bonne combar aussi!

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  2. Chauffe Marcel

    30 juin 2019 at 01:58

    Je le mangerais bien ce homard 🙂

    Répondre

    • Houston MacDougal

      1 juillet 2019 at 12:42

      Il faudrait un sacré appétit! 😉

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  3. Helene

    16 octobre 2019 at 05:32

    Hopewell Rocks c’est juste magnifique!

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    • Houston MacDougal

      16 octobre 2019 at 13:54

      Oula oui!

      Répondre

  4. Albius. D

    5 janvier 2021 at 08:38

    En fait le bonus c’est le mieux, c’est tellement impressionnant de le voir en vrai. On ne s’imagine pas à marée basse que l’eau puisse monter si haut, ça donne le vertige.

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